Après avoir passer la porte, Arizona avait de suite examiné son sac. Il n'y avait rien de très glorieux à l'intérieur, pas même une arme... Sauf si on considérait la fourchette... Ainsi, Orion n'aurait que très peu de chance de survivre. La gamine s'arrêta de penser en sentant la chaleur de la pièce et c'est là qu'elle constata qu'elle était dans une salle où il y'avait de la lave en fusion.

La petite carrière retira donc son bonnet, tout en observant les alentours, pour voir rentrer de l'autre côté, face à elle, un autre tribut, puis les portes se fermèrent à clés, annonçant le début du duel à mort puisque que temps que l'un d'entre eux ne serait pas mort, les portes ne se rouvriraient pas.

Ni une ni deux, La petite carrière posa une flèche sur son arc, visa l'autre tribut et tira une flèche vers l'œil du jeune homme. Elle n'allait pas hésiter par la suite à la pousser dans la lave s'il le fallait, parce qu'elle comptait bien sortir d'ici le plus rapidement possible pour retrouver son frère... Surtout que l'autre en face n'avait pas d'armes...

Sans lui laisser le temps de répliquer, l'archère posa une nouvelle flèche sur son arc, le banda, visa le cœur de l'autre tribut qu'elle ne connaissait pas vraiment et elle tira à nouveau. Si l'autre mourrait, il faudrait très vite qu'elle aille récupérer ses deux flèches, histoire de ne pas les perdre bêtement...

La porte que Nemo avait emprunté donnait sur des couloirs qu’il avait suivit, sans savoir où il mettait les pieds. Ils étaient sombres comme ils pouvaient être clairs. Pendant un de ces passages lumineux, Nemo sortit son sac et observa avec un désintérêt presque total ce qu’ils avaient mis dedans. Génial, deux biscuits, une petite bouteille d’eau et une fourchette se battaient en duel dedans. Il va pouvoir se battre, avec une fourchette. Je sais bien qu’il ne compte pas gagner, et au contraire même, mais maintenant, une petite fille à peine armée pourrait avoir raison de lui.

Et en parlant de gamine… Nemo avait enfin débouché sur une autre porte. Il l’ouvrit prudemment, sachant qu’il était sûrement arrivé à la fin de sa petite marche dans ces étroits goulots dans lesquels il déambulait depuis maintenant… un temps indéfini. Je disais donc, qu’il ouvrit prudemment la porte, avec une lenteur exagérée. Celle-ci ne grinça pas, la charnière étant neuve et correctement huilée. La température en entrebâillant cette porte avait facilement monté de quelques degrés. Une goutte de sueur commença à perler sur le front de Nemo. Mais heureusement, il était plutôt habitué à la chaleur… La lumière rouge de la lave en fusion la fit briller de reflets si rouges qu’on pouvait croire que c’était du sang. Çà et là quelques petits ruisseaux de magma bouillant traversaient la salle.

En face de lui se trouvait une petite fille avec des joues potelées. Elle tenait un arc entre ses mains. Tout de suite, elle devenait plus dangereuse aux yeux de Nemo. Enfin, un peu plus. Qui n’avait pas l’air dangereux dans cette arène remplie de psychopathes ? Nemo suait à grosses gouttes maintenant. La petite encocha la première flèche et visa soigneusement son œil. Au dernier moment, il se mit de profil mu par un réflexe salvateur et entendit la flèche en plastique métallisé à l’empennage à reflets argentés siffler tout près de son oreille. Avant qu’il ne puisse esquisser un autre geste, un autre projectile fusa, à la hauteur de sa poitrine. De son cœur, précisément. Celui-ci effleura à peine son torse, ce qui suffit cependant à faire couler son sang chaud sur sa peau, au travers de sa fine chemise.

Cette gamine devait avoir l’âge de sa sœur, l’âge qu’elle aurait eu si elle était encore en vie. Mais celle-ci n’était plus innocente : elle avait cherché à le tuer. Il savait que là, s’il ne la tuait pas tout de suite, c’était elle qui allait le faire. Il ne pouvait pas laisser passer une petite fille qui voulait à tout prix tuer des gens. En ce moment, il ne pensait qu’à Iz. Il l’aimait, même si son je-m’en-foutisme et sa passivité étaient plus forts que tout, là, il ne pouvait pas se laisser tuer comme ça. Il restait 2 flèches à la petite fille. Sans attendre, Nemo lui fonça dessus en sautant au-dessus des petites mares et ruisseaux de lave. Derrière elle s’en trouvait un justement. Le grand Seth lui envoya un coup de pied dans le ventre d’une telle puissance qu’elle ne pouvait que se retrouver par terre.

Blasphème à la vie !

Sans comprendre Pourquoi ni comment, la petite carrière vit sa première flèche passer à côté du grand tribut qui l'avait évité de justesse. L'autre par contre, alla effleurer son torse, commençant à le faire saigner. Son arc toujours à la main, Arizona s'approcha donc de l'autre, histoire de lui donner un coup dans ses parties génitales avec l'une des branches de son arc. Mais l'autre était plus robuste qu'elle, et bien évidemment, lorsqu'il lui donna un coup de pied au ventre, en plus d'avoir la respiration coupée d'un coup, la gamine tomba à la renverse... Et se brûla la main gauche dans la rivière de lave. Instantanément, elle retira sa main sous l'effet de la douleur. Mais c'était trop tard, elle avait déjà ses doigts carbonisés. Ainsi, elle ne pourrait certainement plus tenir son arc pour tirer... Elle se releva rapidement, ignorant la douleur de sa main avec grande peine et se jeta de tout son poids sur l'autre tribut, lui donnant un coup avec son arc, là où ca faisait mal.

Profitant du fait qu'il soit un peu sous le choc, elle prit une troisième flèche et tenta de l'enfoncer dans le cou du grand dadet, histoire de faire couler plus vite son sang pour le tuer plus rapidement. L'adrénaline de sa presque mort lui montait à la tête maintenant et elle commençait à se sentir plus forte. Rien ni personne ne pourrait l'arrêter et elle allait gagner ce combat !

La petite avait été vive, mais pas assez pour éviter son coup de pied. Elle se brûla, se carbonisa même, deux doigts de la main gauche. Malheureusement, de la main gauche. Un cri de douleur déchira les tympans de Nemo, ayant pour effet comme une douche sur sa rage. Il venait de réaliser qu’il avait su faire mal, infliger une souffrance physique à un être vivant. Une petite fille de la taille et de l’âge d’Iz qui plus est. À présent, il comprenait mieux les lois du jeux. Le grand gaillard n’eût pas le temps de secouer la tête et de se remettre dans le combat que l’arc (et la gamine du même mouvement) se leva. L’arc, lui, alla se loger en trouvant tellement facilement son chemin que s’en était obscène dans les parties intimes du jeune garçon. L’endroit qu’il fallait bien sûr ne pas toucher chez un garçon. Elle n’avait pas été trop mal entraînée, au grand dam de Nemo…

Il se recroquevilla sur lui-même tandis que la gamine repassait à l’attaque : elle sortit sa 3e flèche et l’enfonça dans le cou de son adversaire. Nouveau hurlement de douleur, masculin, cette fois. Il respira un coup attendant que la souffrance de son entrejambe s’estompe un peu. Celles de son épaule et de sa poitrine se faisaient lancinantes. Et de plus en plus puissante. Elle avait encore osé ! Ce n’était définitivement pas une simple gamine sans défense comme l’avait été Iz. Maintenant, Nemo n’avait plus aucun scrupule : d’un mouvement brusque, il sauta sur la petite, arrachant la dernière flèche de son carquois. Mais la douleur l’arrêta dans son élan, et il s’écrasa de tous ses 70 kilos sur la frêle silhouette de la jeune fille. De sa main valide, il essaya de planter la flèche qu’il y tenait à la base de la gorge, mais son peu de force l’empêcha d’enfoncer bien profondément celle-ci. Quand il eu fait se qu’il pouvait, il s’appuya de ton son poids et le plus fort possible pour étrangler la petite. Puis il se laissa submerger par les douleurs qu'il irradiait. Une pellicule de sueur se déposa sur son front.

Tu ne t’en sortira pas comme ça !

Arizona avait mal. C'était évident. On ne brûlait pas une gamine comme ca après tout ? La jeune fille profita donc du cri de douleur de son adversaire, qui avait reçue une branche de son arc dans les parties génitales, pour toucher son moignon, réalisant qu'elle ne pourrait plus tirer à l'arc. Elle ne prit pas deux secondes de plus pour réfléchir et pour planter son avant dernière flèche dans le cou de son adversaire, le plus profondément possible, faisant ainsi couler plus de sang que d'accoutumé. Et bien au moins, les gens du Capitole auraient du sang et peut être qu'Arizona aurait un sponsor ainsi.

Finalement, avant que la gamine ne puisse encore réfléchir, le garçon lui sauta dessus pour la plaquer au sol et lui piquer sa dernière flèche. Avec stupeur et peur, la brunette le fixa tenter d'enfoncer sa flèche dans sa gorge, tout en tentant de se débattre, de sa main valide, en frappant au hasard, ressentant une légère piqûre à l'endroit où l'autre enfonçait la flèche. Puis finalement, il commença à étrangler Arizona qui retrouva la force de se débattre plus fort. Elle ne voulait pas mourir étranglée... Elle remarqua alors que le grand dadet commençait à faiblir et en profita pour recommencer à le frapper avec son arc, seul arme qui lui restait maintenant puisque l'autre lui avait (ou du moins avait tenté, puisqu'elle ne sentait pas la douleur) de lui enfoncer sa dernière flèche dans la gorge.

Elle parvint donc à s'extraire avec peine de la poigne de l'autre et se redressa à quatre pattes, haletante. Elle gardait tout de même un œil sur Nemo et dans un ultime effort, elle se jeta sur lui, pour retirer violemment la flèche qu'elle avait plantée un peu plus tôt dans son cou, histoire de faire gicler le sang, et d'entendre le gong résonner... Ensuite, elle pourrait aller s'effondrer dans un coin...

Un dernier soubresaut. Rouler sur le côté et s’y étaler. Sentir la chaleur que dégage la lave, là, tout près de ta tête. L’odeur des cheveux brûlés, celle de la chair cramée. Le halètement de la petite fille, tout proche. Elle a réussi à s’en sortir. Comme quoi, la violence est gagnante, dans tous les cas. Elle-même avait commencé à m’achever depuis bien longtemps. Ça avait commencé par cette guerre, et la destruction de ma maison. Puis la mort d’Iz. Et maintenant, la mienne. La boucle allait bientôt être bouclée et le Capitole aurait tourné la page. Classé le dossier Seth. Mais tout cela, je ne le perçais pas vraiment directement. À moitié dans mes pensées et les informations que me donnaient mes sens, à moitié dans la douleur.

Noyé dans un océan de souffrance. Flottant à la surface, tachant l’eau de son sang. La douleur se fit plus intense quand d’un coup sec, elle retira la flèche de son cou.

Je voyais ce que j’avais désiré depuis maintenant longtemps. C’était si près, mais un simple geste me tirait les plus terribles lamentations. Je ne sentais plus la dureté et la chaleur du sol en dessous de moi. Mes douleurs s’estompaient, peu à peu. Sur mon cou, aucunes autres gouttes de sang ne coulaient. Il s’était figé.

Une déflagration retentit. Dernière accroche à la vie. Maintenant je suis mort et attiré par cette lumière. Et je flotte vers elle. Ce ne sont pas des pas qui me font avancer, mais un souffle d'air qui me pousse. Comme un fantôme. Je ne sens plus rien. Mais une espèce de douceur immatérielle me caresse les joues, dessinant des sillons. Les fantômes de larmes ? Alors comme ça, on peut pleurer même en étant mort. Je le savais. Je l’avais toujours su.

J'ai peur. J'ai froid. Je frissonne. Et je pense à mon avenir. Une forme humaine se dessine, au loin. Mon futur ? Soit,

Apparaît aussi des silhouettes que je reconnaîtrais entre mille : Iz, entourée de mes parents. Maintenant, j’avais un dilemme en face. Mais n’avais-je maintenant pas l’éternité pour décider ?

***

Il s’en est allé. Il a fini comme il l’aurait voulu. Je vais passer à autre chose, et vous aussi. A dans un futur, proche, ou lointain

Affaiblie, Arizona fixait sa flèche nimbée de sang. Son ultime flèche, qu'elle conserverait précieusement. Elle fixa ensuite le corps sans vie de Nemo, réalisant qu'elle venait de tuer quelqu'un et qu'elle était donc une meurtrière. Elle laissa couler quelques larmes de tristesse et de douleur sur sa joue, avant de s'emparer du contenu du sac du tribut du 11 et de le verser dans le sien, prenant les deux fourchettes, qu'elle mit à sa ceinture. Elle reprit son arc de sa main valide, puis alla vers la porte toujours close, s'asseyant dos à elle, pour fermer es yeux et plonger dans le sommeil, pour cauchemarder...

Dans son rêve, elle voyait le visage de Nemo qui la suivait partout, en lui disant qu'il allait la hanter à jamais. Elle ouvrit alors brutalement les yeux, se relevant en pleurant toujours de douleur suite à sa main carbonisée, avant d'enfin pouvoir sortir de la salle... Elle n'était pourtant pas prête à affronter la suite, désarmée comme elle l'était... Elle ne payait d'ailleurs plus cher de sa peau...

Mais alors qu'elle allait partir, un parachute atterrit devant elle, avec un brownie. Sans un sourire, la petite carrière prit le présent et le mit à l'abri, dans son sac, avant de poursuivre son chemin...