J’avais dévalé ces escaliers à plein régime. Je voulais à tout prix échapper à ces foutus carrières. Je ne voulais pas finir réduit en charpie par des fous furieux. En particulier celle du Un. J’ai pu la voir tuer sadiquement une pauvre tribut. Paix à son âme. À peine arrivé en bas, un petit gamin, essayait tant bien que mal de se cacher. Le garçon du Cinq, je pense. Le district du transport, pas le meilleur, hein. Il n’avait pas l’air d’avoir d’armes, ni de sac. J’avais mon sac moyen et mon couteau. Lui, rien. Devrais-je le garder avec moi, pour prendre soin de … NON. Je ne devais pas éprouver quelque chose, je devais survivre. Kyle Ackermann devait survivre à tout prix. J’aurais ces morts sur ma conscience, je ne suis pas un carrière, mais je me devais. C’est alors qu’il me remarquai. Et puis merde.

«Monsieur! Monsieur! Savez-vous où est ma maman?»

Bon, il voulait que je l’aide. Il faisait tant pitié. Mais je ne voulais pas gâcher mes faibles chances de survie en me trainant un petit gamin totalement inoffensif. Mais je ne devais pas m’y attacher, ça ne me ferait que plus mal.

«Je vais te dire la vérité. Ta maman est très, très loin d’ici mon p’tit gars. Elle te regarde probablement en ce moment même, en train de demander où elle est. Elle te voit, elle te regarde. Mais malheureusement, elle te verra pour la dernière fois…»

Je m’approchai de lui lentement, il n’avait pas trop l’air de comprendre ce qui se passait. Il avait l’air effrayé, pauvre petit garçon… Je tenais mon couteau fermement dans mes mains, l’approchant pas à pas. Je me devais de le faire. De toutes petites larmes me coulaient sur le bord des joues… Allais-je mourir de honte d’avoir tué un gamin ou allais-je survivre à cette épreuve mentale énorme? C’est ce que nous découvrirons. Je m’approchai de lui en essayant de planter mon couteau à un endroit fatal, où il mourrait le plus vite, pour avoir moins mal…

Le temps d’une seconde, mon couteau traversa son abdomen. J’avais… je venais… j’avais… enfoncé mon couteau dans le cœur d’un tout petit corps frêle, qui par malchance, s’était retrouvé ici... À peine ces Jeux de la Faim étaient-ils commencés que j’étais sur le point d’enlever la vie d’un garçon innocent, qui n’avait rien à faire ici…

«As-tu perdu ta maman toi aussi? Veux-tu devenir mon ami?»

Il avait dit ça avec tant de jeunesse, de peur… Pourquoi avais-je fait cela? Ah oui, c’est vrai. Je dois sortir d’ici vivant et non dans une pince d’hovercraft. Mais pourquoi ce petit garçon en premier? Pourquoi pas un carrière? POURQUOI PAS. Les larmes coulaient à flots sur mes joues toutes gerçées par le froid.

«Non, je n’ai pas perdu ma maman. Tu veilleras sur ta mère haut dans les cieux, tu assureras que nul autre membre de ta famille soit choisi pour ces Jeux. Oui, je veux être ton ami.» dis-je en lui serrant la main pour ce qui seront les derniers instants de sa courte vie. «Ta famille pleurera ta mort, mais si je sort vivant d’ici, ils seront acclamés par moi. Ils auront un hommage, l’hommage d’avoir crée un petit garçon aussi frêle que toi.»

Dans ce qui paraissait être ses dernières paroles, il dit : «Mes mamans, ma sœur, je vous aime… pour l’éternité.»

Pourquoi l’avais-je tué? J’aurais pu le protéger et le faire gagn.. non. Il n’aurait sans doute pas survécu à la première nuit, que je sois là où non. Mais je n’aurais pas dû m’en prendre à quelqu’un. C’est donc cette sensation amère qu’on ressent quand on tue quelqu’un? Ce n’est pas plaisant dutout. Mais pour survivre ici, il faut tuer, tuer, et encore tuer.

«Je suis désolé, tribut dont je ne connaissais que le district… Mais pour survivre ici, il faut être fort. Je suis désolé et je pleurerai ta mort comme il se le doit lorsque le temps sera venu. Désolé à ta famille et toutes les personnes qui t’aimaient dans ton district… Aurevoir…» et je lâchai sa main en me dirigeant vers une grosse montagne lorsque l’hovercraft l’emporta.