Invité
| Sujet: How to Survive : First Chapter Lun 22 Juil - 0:28 | |
| Je me dirigeais complètement à l'aveuglette. Je ne me souciais n'y d'où j'allais, ni qui avait déjà quitté la corne. De toutes façons, dans dix minutes, j'allais certainement être perdue dans ces herbes blanches bizarres. Mon sens de l'orientation s'était toujours montré déplorable à souhait. Et ce n'était là qu'un doux euphémisme. Mais ma foi, se fondre dans le décor s'annonçait chose facile, puisque notre tenue était elle aussi de la même couleur. Cette combinaison moulante et collante... Ça se voyait que les créateurs de l'arène ne la portaient pas eux-mêmes. Je détestais cette sensation. J'avais l'impression d'être emprisonnée dans une seconde peau qui m'étouffait à petits feux.
Après quelques minutes de marche rapide, j'arrivais devant d'imposantes falaises. Putain. J'allais vraiment devoir monter et me farcir ce truc ? Sérieux ? Je soupirais puis jurais quelques mots incompréhensibles, avant de poser mon sac à terre. Je regardais minutieusement mes équipements. Peut-être que l'un de ces trucs pouvaient s'avérer utile pour la grimpette... Mais en fait non. Rien d'intéressant sur le plan escalade. Ils n'avaient même pas eu la décence de foutre de l'eau dans leur gourde. J'allais devoir en trouver rapidement. Autant d'efforts physiques nécessitaient un minimum d'apport en eau. C'était là mon premier objectif : trouver de l'eau. Seulement, avec cette falaise qui obstruait ma vue, ce n'était pas facile de voir grand chose. Le bon côté, c'était que là-haut, on devait forcément avoir une vue panoramique de l'arène... J'allais pouvoir repérer les coins clés.
Et hop. Ni une ni deux, je commençais mon ascension. Il y avait des sortes de grottes par lesquelles les accès étaient facilités. J'avais pris soins d'attacher ma faux aux lanières de mon sac. Un appui après l'autre. Doucement. Sûrement. Je ne voulais pas risquer de m'étaler par terre. Alors je prenais mon temps. Les carrières devaient probablement trainer à la corne. Avec un peu de chances, ils comptaient peut-être y rester encore quelques heures. Les autres... Beh les autres m'inquiétaient quand même beaucoup moins. Donc osef. Je me plaignais à voix basse tandis que je continuais ma montée. C'était une sorte de chant de guerre pour me faire avancer plus vite : j'aimais me plaindre. De quoi ? De tout. De rien. De n'importe quoi. De n'importe qui. Et puis, j'avais pris l'habitude de parler toute seule des fois. Une voleuse dans mon genre, ce n'était pas exactement le genre de relations dont les gens raffolaient.
Alors que je grimpais toujours plus haut, je crus entendre de l'eau. Vous voyez, comme une cascade. Je regardais à droite. A gauche. Rien. J'essayais finalement de me fier à mon ouïe. Vers là. Je continuais mes déplacements. Plus concentrée que jamais. C'était ma veine. Si je trouvais de l'eau, je tenais la clé de ma survie. Et avec des chutes, c'était encore mieux. On pouvait sans doute trouver des endroits intéressants pour se cacher. Il fallait absolument que je trouve la source. Les sons se rapprochaient. Je touchais au but. J'en étais persuadée. Mes yeux brûlaient de désir. De volonté. J'allais survivre, coûte que coûte.
Je débouchais finalement sur des trombes d'eaux. Mon sourire s'agrandit (OUI je savais sourire, maintenant allez vous faire voir). Je m'assis sur le petit plateau sur lequel je me trouvais. J'empaquetais mes affaires dans la bâche avant d'entreprendre quoique ce soit. Juste au cas où. Je ne voulais pas mouiller les allumettes ou encore la lampe torche. Je sortais néanmoins la gourde. Remettant le sac avec les affaires enveloppées dans la bâche étanche sur mon dos, je me penchais pour récupérer de l'eau. Sans prendre garde, je glissais violemment. Une partie de l'endroit qui soutenait mon pied venait de s'effriter. Fuck. J'étais en chute libre. Dans l'eau. Réfléchis Charlie. Réfléchis.
Soudain, mon esprit fit tilt. Je détachais vélocement la faux et la plantais dans la paroi de cristal, essayant également de ralentir la chute avec mes deux pieds. Les bottes allaient être foutues... Mais tant pis. Je préférais que ça soit elles, plutôt que ma vie. Je m'arrêtais à quelques centimètres du sol. Je respirais un bon coup. Soulagement. Je sautais à terre. Ma main gauche avait mangé. J'étais trempée. Mes bottes ne servaient plus à grand chose. J'observais les cascades. Elles semblaient s'engouffrer quelque part dans le sol... Bizarre. M'enfin. Pas le temps de m'y attarder. Je bus trois quatre gorgées, en récupérais dans ma gourde et observais les alentours en quête d'une échappatoire. Mes yeux tombèrent sur une sorte de tunnel... Tiens. Probablement l'une de ces énièmes grottes. Mais est-ce que je voulais réellement remonter ? |
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