Nouvelle salle. Beaucoup plus grande. Avec un panneau. «Le cyclope t'attaquera lorsque tu auras terminé de lire ceci. Évite cette attaque et trouve le point faible de celui-ci. Tu pourras alors passer sans craintes. » Heu... quoi? Une première attaque me fait reculer. Bon... je crois d'avoir compris. En gros, je dois niek un... cyclope, avec ma hache. Parfaaaaaaait. Je dois trouver son point faible. J'aimerais bien pouvoir dire que j'essaye de me rappeler de la façon dont le cyclope se faisait tuer dans une histoire, sauf que non, étant amnésique... Je roule sur le devant, en évitant de me prendre sa massue sur la tête. Je me relève, et j'essaye de le blesser au pied. J'y arrive, sauf qu'il recharge. Je sens presque sa massue me frôler la tête. Putain. Les coups à la tête, c'est son kiff. Je retourne devant lui, les jambes prêtes à bondir. «Hé, gros, ducon, par ici!» Et là, je comprends. Son œil. Il n'en a qu'un. Je dois le lui crever. Et le tuer d'une façon ou d'une autre après. Je sens le bruit de la massue à l'endroit où j'étais avant. Ça commence à être fatiguant. Surtout que j'ai pas bu depuis... deux jours. Je passe juste à côté de sa jambe, en me retrouvant -encore une fois- derrière ses pieds. Je lève ma hache, avant de la faire écraser contre son pied. L'adrénaline court dans mes veines. Je ne peux pas mourir. Pas maintenant. J'entends son cri. Le bruit de son bras qui bouge, et la massue avec. Je me baisse assez vite pour éviter de me faire décapiter par une massue volante non identifiée. Alors, je ré-utilise ma hache, en essayant de lui couper le pied. Peut-être que tout ça est inutile. Peut-être que je vais mourir dans la prochaine salle. Mais je ne peux pas baisser les bras. Pas maintenant. Je dois me battre jusqu'à que j'en puisse plus. Bon, c'vrai, je commence à être fatigué, mais ce n'est pas ça qui va me faire jeter l'éponge. Je m'éloigne du cyclope, en le regardant tomber. Et de un! Il faut juste que je sois assez rapide pour arriver à lui crever l'oeil avant qu'il ne se relève. Je me rapproche de sa tête, et, en croisant les doigts, je baisse ma arme vers le globe de mon adversaire. Il crie encore une fois. Je la lève et je la baisse encore une fois, mais, maintenant, au niveau de son cou. Et je répète ça encore une fois. Je m'éloigne, histoire d'éviter de prendre des risques inutiles. Il va bientôt mourir vidé de son sang. Du moins je l'espère.  

Il meurt. Alleluia. Je tombe par terre. J'ai mal aux muscles. C'est plus fatiguant que ça en a l'air. Je m'essuie le front. J'ai tellement soif. Pourquoi personne veut m'envoyer un peu d'eau? Je demande pas la lune. Juste un peu d'eau. Ça fait partie des trucs que Théo m'a appris sur les Hunger Games. Les gens peuvent t'aider. Ceci-dit, elles ne vont pas le faire pour autant. Il faut que j'arrive à convaincre quelqu'un à m'envoyer de l'eau. Ou bien, gagner avant de mourir pour déshydratation. Même si je pense que la première soit plus plausible. Mais bon. Je me relève, en traînant ma hache et mon sac derrière moi. J'ai une couverture, une bâche, un filet de pêche, un walkie talkie, un élastique... et... plus rien je pense. Mais bon. Alors, Kyr, t'as bien avancé, hein? Le sang est toujours présent sur mes chaussures et le bas de mes pantalons, ainsi que sur la lame de ma hache. Théo. Je l'ai tué. Enfin. Je l'ai fait parce que, de toute façon, il n'allait pas survivre. Mais je l'ai quand-même fait. Est-ce... bien? Aucune idée. J'ai plus aucune idée de ce qu'est le bien. Ou le mal, d'ailleurs. J'ouvre la trappe, non sans peine, avant de m'y engouffrer dedans. Aller Kyr. Six sur huit. Je me rapproche de la fin. Et de la victoire.