Les entrainements, ou comment se rendre ridicule devant les carrières quand on ne sait absolument RIEN faire de ses deux mains. Observer tous ces petits gamins fourmiller m’horripile, mais les voir se faire ridiculiser est juste jouissif. Vous remarquerez quand même que techniquement parlant, je me trouve dans le même bateau que ces bons à rien. Eh ouais, je préfère amoindrir la vigilance des carrières à mon égard plutôt que de me marquer au fer rouge "Je suis dangereux". Quoique si l'un d'eux vient me chercher des noises, sa joue risque fortement de rencontrer mon poing. Je ne suis pas une carpette sur laquelle on essuie ses chaussures crasseuses. Et encore moins un de ces gnomes venant de districts tellement paumés que même une aiguille dans une botte de foin est plus facile à trouver. Nan mais oh. Un peu de respect pour le majestueux Grant. Oui, les fleurs sont gratuites. Parce que je suis tellement génial qu'on ne peut s'empêcher de m'en offrir. Ce n'est qu'une vanne pour détendre l'atmosphère ÉVIDEMMENT... Non en fait ce n'est pas une vanne. Je suis vraiment génial.

Bref. Pendant que je fais mon éloge personnelle (par ailleurs totalement véridique), le pingouin qui nous sert d'entraîneur termine enfin son petit discours à trois francs. Sérieusement, il est aussi charismatique qu'une huitre dans nos assiettes. Pas de quoi casser trois pattes à un canard quoi. De toutes façons, tout le monde sait que cinq six sessions d'entraînements ne permettront pas de faire des miracles. Enfin, du moins, moi je le sais. Faut être un minimum lucide. Mais bon, l'espoir fait vivre dit-on. Qu'on les laisse espérer jusqu'à ce qu'ils entrent dans l'arène, les moustiques. Trêves de bavardages intérieurs. Je dois sociabiliser un peu. Connaitre ses ennemis pour mieux les abattre... Ou les manipuler. J'ai toujours eu un don pour manipuler les gens (ou accessoirement les envoyer chier quand ils m'énervent ou me contredisent) !

Alors... Aborder les carrières, c'est juste mort. Ils pètent plus haut que leur cul et ne se sentent carrément plus depuis un bail... Depuis qu'ils sont nés je suppose en fait. Et le seul qui me semble moins ennuyeux que les autres, c'est ce gars-là. Le D9. Cet air indifférent... Je sens que lui et moi, on va bien s'entendre. Mais évidemment, il faut qu'il choisisse l'atelier le plus à chier de toute la salle. Le camouflage. Sérieux ? ... Se couvrir de merde et se dessiner dessus comme un gosse de cinq ans ? Bref. Fais abstraction mon petit Grant. Si tu ne veux pas mourir le premier jour, il faut que tu te fasses des copains ! Ou au moins que tu apprennes à mieux cerner tes adversaires. « Hey ! Moi c'est Grant du district sept. » On se la joue amical, et puis, s'il répond négativement, on l'envoie paitre sur les roses. Aller. Go Grant. Go. Je lui tends ma main en signe de bonne foi.

Okey. Il s'appelle Jakob donc. Il est distant et sa voix est peu engageante. Il hésite d'ailleurs à se saisir de ma main. Mais je décide de passer outre. En fait, moi aussi, si je ressemblais à une crevette et qu'un tas de muscles raisonnablement constitué m'approchait, j'aurais été hésitant. Normal. Surtout quand on sait que dans peu de temps, on se retrouvera tous dans une arène, à s'entretuer. Le pingouin qui nous sert d'entraîneur s'arrête enfin de déblatérer sa merde sans nom. Moi ? Essayer de ressembler à un tronc ? Aucune chance que je m'abaisse au rang végétatif, désolé. J'ai un trop grand respect de moi-même pour me foutre cette matière fécale sur le corps. Mais visiblement, ce n'est pas le cas du Jakob, puisqu'il s'exécute sans broncher. Rien de pire que de voir ces gnomes lécher les bottes de ces cons de superviseurs. Je lève les yeux aux ciels, visiblement ennuyé par la situation. Je me suis peut-être trompé sur son compte. Peut-être qu'il est juste bon à se faire écraser, comme tous les autres.

« Qu'est-ce que tu sais bien faire ? » Il essaye d'engager la conversation. Et dieu seul sait à quel point j'ai envie de me barrer tellement ce gars est inintéressant. Cependant, contre toute attente, je décide de lui répondre. C'est quand même moi qui ai amorcé la discussion. Et puis, tout le monde mérite une seconde chance. Surtout si on est un gnome et qu'on se barbouille de cette bouse qu'ils appellent "peinture". Mais au moment où j'allais lui répondre, un autre gnome entre dans mon champ de vision. Un certain Noah. District onze. Bon, tant qu'on y est, autant faire d'une pierre deux coups. Je hausse les épaules lascivement. « Hey Noah ! Moi c'est Grant, du district sept. Et lui, c'est Jakob, du district neuf. » Dis-je en pointant du pouce mon camarade d'atelier. « Et pour répondre à ta question... » Je me retourne vers ledit camarade au fur et à mesure de ma phrase. « Fendre des crânes de morveux. » J'annonce déjà la couleur. D'ailleurs j'élude une bonne partie de mes superbes qualités. Il faut que je garde quelques atouts en poche. « Quoique fendre aussi ceux des carrières ne me dérangerait pas plus que ça. » Cette blondasse du district un m'énerve rien que dans sa façon d'être. Alors pour fendre son crâne, je suis votre homme. D'ailleurs les deux autres carrières ne sont pas beaucoup mieux.

« Et vous ? Qu'est-ce que vous savez bien faire ? » Ouais, j'inclue l'autre petit gars, histoire qu'il participe un peu à la conversation. J'ai soudainement peur qu'ils me répondent "rien". Mais ils ne sont pas assez stupides et incapables, si ? Et puis, quelqu'un qui ne sait absolument rien faire, ça n'existe pas... Enfin. Je préfère ne pas trop m'avancer, avant que l'un des deux moustiques ne me contredise à ce sujet. Au pire, même les inutiles ont leur utilité : on peut s'en servir en bouclier humain. Ouais parce que je ne fais pas trop d'illusions, si les trois carrières s'allient, tout seul, je ne vais pas faire long feu. En fait, je ne sais pas si m'encombrer de bras cassés est une meilleure chose. Ne dit-on pas qu'il vaut mieux être seul que mal accompagné ?

Ils doivent me prendre pour un abruti sans nom. Néanmoins je préfère faire peur plutôt que de faire rire, un peu à l'instar des carrières. Parce que ouais, je les déteste, mais au fond, c'est parce qu'ils m'égalent... Voire me surpassent. Même si je ne l'admettrai jamais. Cette blondasse du district un ne peut pas prévaloir... Pareil que la fille du district quatre en tout point semblable à un glaçon. INCONCEVABLE. Mon égo est bien trop surdimensionné pour ça ! En fait, je ne sais pas si c'est l'idée de me faire battre par des nanas ou l'idée d'être aussi faible qui me dérange le plus. Peut-être les deux, qui sait. De toutes façons, je compte bien leur prouver ma supériorité en remportant les jeux de la faim. Quoi ? Je me lance encore des fleurs ? Pas du tout !

Alors, récapitulons. Jakob sait manier la faucille. Logique c'est un fermier. Il a quelques notions de médecin aussi. Intéressant, ça pourrait être utile pour l'arène. Noah sait... Grimper. Okey. Et lancer des couteaux. Bon, c'est un début, dira-t-on. Ils ont tous les deux des connaissances de la flore. S'ils sont avec moi, au moins, je ne risque pas de me faire empoisonner par un truc hostile. A moins qu'ils se servent justement de leurs compétences pour m'empoisonner eux-même parce que j'aurais été trop con avec eux. Enfin, je suis pratiquement certain qu'ils ne le feront pas, car il leur manque un truc essentiel dans leur équation : la force brute. Ouais aux dernières nouvelles, avoir un gros cerveau face à des gros pectoraux, ce n'est pas très utile...

« Tu sais faire autre chose ? Que la hache ? » J'ai vaguement envie de répondre : "J'ai besoin de savoir faire autre chose ?", mais je m'abstiens. Histoire de leur clouer le bec grâce à mes pseudos capacités intellectuelles. « J'ai de vastes connaissances sur les différents types de bois. Je sais avec quoi et comment fabriquer la plupart des objets faits de cette matière. » J'évite de trop m'étaler. Mais il ne faut pas être Einstein pour comprendre que je peux construire des pièges, des cabanes, et tout le tsointsoin. Encore faut-il du bois et une hache. Même une hachette suffirait. « Je sais que on a que deux jours et demi, mais on est là pour s'entraîner, non ? Et admirer des bocaux remplis de substances ... etranges ça ne sers pas à grand chose. Vous ne voulez pas changer d'atelier ? » Hallellujah ! On va enfin se casser de cet atelier merdique. « Et tu nous proposes quoi à la place ? Parce que je suis d'accord pour dire que cet atelier c'est de la daube complète, mais les carrières squattent déjà les bons ateliers. » Eh ouais, c'est la vie. Quand on est puissant, on a le choix, quand on est de la bouse, on prend ce qu'il reste.

L'atelier de tir à l'arc. Ouais, pourquoi pas après tout. Viser avec des haches ou avec des flèches... Ça ne doit pas être si différent que ça, si ? Il faut juste prendre le coup de main au niveau de l'arc et de la tension de la corde, et puis ça devrait faire l'affaire. De toutes façons, mieux vaut être le plus polyvalent possible au niveau de la défense et de l'attaque. C'est mon crédo : faire avec ce qu'on a une fois "sur le tas". En l'occurrence ici, dans l'arène. S'il ne reste que l'arc, je serai bien obligé d'en faire quelque chose ! Je ne vais quand même pas me curer les dents avec la pointe des flèches en attendant que les carrières (ou quelqu'un d'autre en fait) me tombe dessus. J'ai peut-être un muscle à la place du cerveau, mais au moins, je sais m'en servir. D'ailleurs, ce n'est absolument le cas, puisque tout le monde (surtout moi en réalité) sait que je suis d'un intelligence remarquable.

Bref, avec mes deux bras cassés préférés, nous nous dirigeons donc vers le fameux atelier de tir à l'arc. Un autre pingouin accourt pour nous expliquer tout et rien. Je ne prends même plus la peine de les écouter. Ils sont ennuyeux et inutiles. On voit très bien que ce sont pas eux qui sont jetés dans une arène pour s'entretuer. Sinon, ils sauraient déjà que ces foutues explications techniques ne nous serons strictement d'aucune utilité. C'est la pratique qui prime sur tout le reste ! Tu n'apprends pas à tenir une épée et à la manier en lisant des bouquins dessus, merde. Leur logique me sidère tellement que je le contourne et me saisis d'un arc et d'une flèche qui trainaient dans le coin. J'observe attentivement la facture de l'objet. Le bois est souple et rigide à la fois. Bel objet. En même temps, on est au Capitole.

Je me place devant les cibles et me mets en position. Ça me rappelle une fois, en forêt, où le père d'une de mes petites copines du moment avait tenté de m'apprendre quelques rudiments. Évidemment, dans mon grand je-ne-m'occupe-que-de-ma-tronche, je n'ai pas trop fait gaffe sur le moment. Néanmoins, je me souviens de menus détails, qui j'en suis sûr, pourront m'être utiles. J'arme. Je vise. Je lâche. Je décoche une flèche qui vient directement se ficher dans la cible. Pas au centre, certes, mais je suis déjà content. On ne peut pas être doué partout... En revanche, on peut être doué dans certains domaines ET moyen dans les autres. Pas comme certains des tributs présents dans la salle, qui sont juste bons à se faire abattre dès les premières minutes des jeux. « Eh beh c'est pas trop mal pour un début ! »

À peine étais-je arrive que des tributs étaient au stand de tir à l’arc. Ma spécialité. Parfait, j’allais pouvoir exhiber mon talent et les éblouir. Ou pas. Je suis bon en arc, mais je ne sais aucunement ils viennent de quel district ou s’ils savent maitriser un arc. Il ne faut pas être trop confiant. Ça pourrait être la chose qui me tuera en arrivant dans l’arène. J’ai beau ne pas être le plus fort physiquement, je suis grand et je sais me débrouiller avec des trucs tranchants. Mais l’arc restera ma spécialité. J’avais à peine détourné le regard qu’une flèche s’était plantée pratiquement dans le milieu de la cible? Ça venait de qui? Allons voir, pour savoir qui pourrait me piquer l’arc, une fois rendu là-bas.

Lorsque je fut arrivé, je reconnu le tribut du 7, l’arc à la main. C’était donc lui qui avait lancé la flèche. Le 7 n’est pas reconnu pour ses.. bûcherons? Ce ne serait pas sensé être les haches sa spécialité? C’était peut-être un coup de chance après tout. «Beau tir, toi.» dis-je en pointant le tribut du doigt. Il parru offensé. Oh merde, j’ai pointé du doigt, c’est vrai. «Je.. je suis désolé. Je ne voulais pas te pointer du doigt.» Et maintenant, je paraissais pour le faible de service, le gars qui ne voulait pas faire bobo aux autres. C’est pas comme ça qu’on allait m’aimer, oulà. Je décidai donc de me rattraper. Enfin, je pense. Je saisis l’autre arc accroché sur le mur et le banda bien fort. «À mon tour, maintenant.» Je lâcha la corde et la flèche alla se loger entre les deux yeux du mannequin. Mais.. mais.. je venais de montrer ce dont j’étais capable. Allaient-t’ils vouloir me supprimer en premier dans l’arène, parce que j’avais montré ma spécialité? Je sais pas, après tout, on s’en fou non? J’étais pas destiné à un grand avenir, de toute manière. Mais je voulais quand même vivre. ARGGGH. Foutus pensées, arrête de me tirailler intérieurement… «Bon, maintenant que vous savez ma force? Vous allez m’exterminer?» dis-je d’une voix pas très confiante. Et je retourna dans un autre atelier, attendant une remarque, ou du moins, une tapoche sur l’épaule…

Et voila un autre morveux qui se ramène. Et en plus il ose m'adresser la parole comme ça, en me pointant du doigt. Mais d'où il vient ce pecnot ? District trois il me semble... Il s'excuse mais ce n'est pas suffisant. Mon égo a été blessé et je ne sais vraiment pas ce qui m'empêche de lui refaire le portrait. Probablement la règle qui interdit les combats en dehors de l'arène. Foutu règlement. Foutus jeux de la faim. Je me contente donc de lui lancer un regard noir. Pire encore, il se saisit de l'arc et plante sa flèche entre les deux yeux du mannequin. Je le prends peut-être trop personnellement, mais j'ai la maladive impression qu'il essaye de m'humilier. Et en plus, mes potentiels alliés semblent complètement en transe devant son talent. Fait chier. Je bouillonne intérieurement, et évidemment, ça se voit sur ma figure. Même trop, puisque j'accentue la chose volontairement.

Noah, comme pour en rajouter une couche, ou pour tenter d'impressionner celui qu'il souhaite visiblement avoir comme mentor (tout comme Jakob), lance un shuriken d'une manière quasi-parfaite, près du cœur du mannequin. Tss. Bande de boulets. Le spectacle est totalement pathétique. On dirait des gamins qui se ruent sur du sucre (le sucre représentant leur chance de survivre). J'ai subitement envie de les étriper et de me barrer. Mais ils pourraient tous me servir une fois dans l'arène (même en tant que boucliers humains), contre les carrières, alors je m'abstiens. Je vais juste sauver l'honneur et leur clouer le bec. Surtout à ce petit prétentieux du trois. Il va voir de quel bois je me chauffe. Une fois dans les jeux, je jure que je ne vais pas le louper ! Dès que je le vois, je l'embroche ou je lui troue le cul. Ça sera bien fait pour sa gueule.

« Les arcs, c'est pas mon truc, je préfère ça. » Tant mieux parce que moi non plus. Je profite de sa phrase pour mieux rebondir et faire moi aussi étalage de mon talent. Et oui, je viens du district sept, ma spécialité, ce sont les haches, comme ils pouvaient probablement tous s'en douter. Alors je me saisis d'une hache qui traine dans le coin et je lance le projectile avec rage en direction du mannequin. Au coup porté, la tête dudit mannequin se décroche. Pile sur la gorge. Parfait. Maintenant ils savent à quoi s'attendre ces sales gosses. « Moi non plus, les arcs, c'est pas trop mon style. » Et puis, trop en colère pour supporter leur putain de présence, je commence à m'en aller. L'entraînement, j'en ai ras le cul. Une bonne douche, et hop dans le canapé avec un bon paquet de chips et un bon film.

J'étais sur le point de partir pour un autre atelier, mais un tribut me retena. «Heu... Tu pourrais m'apprendre comment... enfin, comment en utiliser un?» Il avait dit ça d'une voix... presque sincère. Mais on voyait qu'il s'était forcé pour le faire. Peut-être qu'on pourrait entretenir un lien de confiance dans l'arène, qui sait? «Pourquoi pas, y'a toujours moyen d'apprendre.» dis-je avec une voix confiante. Mais au même moment, le petit garçon du 11 saisissa des shurikens dans ces mains et les lanças en direction d'un mannequin. Presque dans le mile, mais pour un gamin, c'est pas mal. Vraiment pas mal. «Joli coup p'tit gars, tu pourras m'apprendre ça plus tard compris?» dis-je pendant que le gars du 7 fulminait silencieusement, c'était pas très subtile.

Ce dernier empoigna une hache, qu'il lança avec toute la rage qu'il possédait, et atteigna directement la gorge du mannequin, du quel la gorge se détacha automatiquement. «Moi non plus les arcs, c'est pas trop mon style.» avait-il dit en s'éloignant tranquillement du stand. Une partie de moi voulait aller le rejoindre et le convaincre de rester avec nous, qu'on est pas juste des nuls. Mais une autre ne voulait pas recevoir un coup de poing en pleine gueule de la part d'un colosse. Il fallait prendre une décision, et ici, le risque était de mise. «Hé, attend!» dis-je avec une voix sincère. «Tu pourrais pas nous apprendre comment... les maîtriser, les haches? On pourrait se donner une leçon sur notre arme de prédilection chacun, non?» et je rajoutai celà avec une voix d'une finesse infini, pour ne pas me ramasser au tapis rapidement. «Ou on peut aller à un autre atelier aussi...»

Spoiler:

« Tu pourrais pas nous apprendre comment... les maîtriser, les haches? On pourrait se donner une leçon sur notre arme de prédilection chacun, non ? » Je l'entends, au loin, me demander une sorte d'aide. Probablement plus pour repartir sur de bonnes bases que pour apprendre à réellement maîtriser la hache. De toutes façons, apprendre, ça ne se fait pas en une séance d'entraînement. Ça ne se fait pas en séances tout court d'ailleurs. Même la perspective de m'améliorer dans un autre domaine ne m'attire pas plus que ça. La hache se manie à distance ou au corps à corps, pourquoi voudrais-je m'encombrer d'une autre putain de maîtrise ? Au cas où je n'aurais pas de hache ? Beh dans le cas échant, je n'aurais qu'à crever en ne m'en prenant qu'à moi-même ! « Ou on peut aller à un autre atelier aussi.... » Il m'agace de plus en plus. C'est vraiment le summum de la connerie. Venir se la ramener devant nous, devant moi, puis s'excuser de suite comme une carpette pour tomber dans mes bonnes grâces, c'est juste répugnant. Bref. Il me saoule, je le saoule, nous nous saoulons, je peux me barrer avec la conscience tranquille. « Je me casse. J'ai besoin de prendre l'air. »

Sans attendre une quelconque réponse, je file droit vers la sortie. Si j'étais resté, je lui aurais mis mon poing dans la figure. Et mieux vaut que je me retienne si un jour, je viens à le rencontrer dans l'arène. Ou pas. Au bout du compte, je préfère même tenter ma chance seul contre les carrières plutôt qu'avec ces losers, cette bandes de bras cassés qui ne savent rien faire d'autre que de brailler. Au moins, seul, je pourrais me faire discret, me faire oublier pendant que ce gang de boulets se fait massacrer par l'épée de cette blondasse du district un ou ce connard du district deux. Je sais, je suis un peu cru, mais croyez moi ou pas, ce que je dis là n'est qu'un doux euphémisme en comparaison avec la réalité. A chaque fois que je les vois, leur grand sourire sadique à tendance à me faire légèrement flipper. Imaginez. Moi, Grant, le bûcheron tout en muscles flipper ! Alors eux, un mec qui sait à peine peindre, un gamin qui ressemble à un cloporte, et un damoiseau qui se confond en excuses... Pff, ils ne feront définitivement pas long feu.