J'étais encore couchée dans mon lit, malgré que ça devait faire une bonne trentaine de minutes que j'étais éveillée. En fait, je m'étais réveillée trop tôt, j'arrivais tout simplement pas à dormir. Je décidai donc d'aller prendre une petite douche, vite fait, avant les entraînements. Une fois sortit, j'aperçu sur mon lit la tenue des entrainements. Rouge et grise, avec le chiffre de notre district sur la manche. Je sorti de ma chambre et m'installai à table pour prendre le petit déjeuner. Je mangeai des toasts avec de la confiture. Rien d'extraordinaire, mais ça me suffisait amplement. Dans le Neuf, on avait tout le pain qu'on voulait, mais pas la confiture. C'était tellement bon, mais tellement rare... Et ce serait peut-être une des dernières fois que j'en mangerais, donc autant en profiter non? Jan arriva à côté de moi et se servit aussi.

Nous sommes descendus un peu avant le début, parce que nous avions tout simplement rien à faire. Une jolie, ou pas, madame qui nous avait acceuillit en vérifiant notre nom et le cochant sur la liste des tributs. Les autres tributs arrivaient petit à petit, le 2, le 3, le 4. Attendez, le 3. Ils avaient l'air, de première vue, de potentiels alliés. Maintenant, restait qu'a vérifier plus tard, mais là, je me concentrais avec Jan. Il fallait qu'on montre nos habiletés, mais pas trop. Juste assez. Je le laissa seul quelques instants, le temps que cette mochetée du Capitole nous explique ques qu'on pouvait faire. Non mais elle se la ferme pas? On a compris. J'ai beau paraître jeune et frêle, mais je sais me battre hein. C'est pas des choses qui vont m'apprendre à utiliser des couteaux. Ni aucunes armes de lancer d'ailleurs. Une fois les explications terminées, je me dirigeai presqu'immédiatement vers les tributs du Trois, en attendant que Jan me rejoignent.

Ce lit était bien trop douillet pour être le mien. Cette chambre était bien trop clinquante pour être la mienne. Cette décoration était bien trop futile pour être la mienne. Même ces vêtements étaient bien trop... Trop pour être les miens. Depuis mon arrivée au Capitole, je voyais la vie en gris. Je continuais de sourire et de faire des blagues à la con, mais à l'intérieur de moi ne subsistait qu'une grande étendue désertique. Toutes mes pensées allaient à ma famille. A mes beaux-parents que je considérais comme mes vrais parents, à ma chère et tendre que je souhaitais prendre dans mes bras... A ma fille qui n'allait probablement jamais connaitre son père. A vrai dire, je pensais à beaucoup de choses, excepté aux Hunger Games. Pourtant, il allait bien falloir que je les affronte et surtout que je les surmonte pour retrouver ceux que j'aimais. Allais-je seulement être capable de tuer ? L'amour nous faisait accomplir des choses inconsidérées d'après les dires.

J'arrivais vers les derniers à l'entrainement. Sloane n'avait pas daigné me dire de me bouger le cul. Elle était juste partie sans moi. J'étais donc en retard et j'avais déjà raté la moitié du discours de l'entraîneur. Je ne commençais définitivement pas fort... Mon arrivée tardive sembla marquer quelques tributs. Les plus chétifs en réalité. Mais sans plus. Pourquoi auraient-ils besoin de faire attention à moi ? Un avorton du district douze ? Oh, probablement parce que j'avais une masse musculaire plutôt évidente sous cet accoutrement ridicule. Enfin bon. J'écoutais désormais le speech d'une oreille attentive. Il fallait que je mette le maximum de chances de mon côté. C'était la meilleure chose à faire. Ecouter et mettre en application le plus efficacement possible. J'avais fait ça tout au long de mon existence. Les armes ne devaient pas être bien plus compliquées à comprendre que la vie.

Je regardais ce beau monde. Mes adversaires. Peut-être qu'en restant naturellement gentil, j'allais pouvoir me faire des alliés ? En général, les gens m'appréciaient. Pourquoi ça serait différent avec ceux-là ? Ce n'étaient quand même pas des aliens. Une fois le discours terminé, je me dirigeais vers les personnes qui me semblaient les plus amicales... Et disons-le, pas trop inutiles. J'avais beau être gentil, si je voulais avoir une minuscule chance de l'emporter, j'allais devoir me mettre avec des gens plus ou moins puissants. J'oubliais déjà le noyau des carrières, tout bonnement impossible à atteindre et déjà solidement formé. Mon choix préféra se porter sur les deux tributs du neuf qui venaient de rejoindre le gars du district trois. Sa compagne féminine semblait s'être envolée vers d'autres horizons, tout comme la mienne d'ailleurs. « Salut la compagnie ! » Dis-je en arrivant vers le groupe, un grand sourire naturel placardé sur la figure. On pouvait parfois me prendre pour quelqu'un de naïf, mais je préférais ça plutôt qu'on me catalogue chez les dépressifs.