Description: Des champs, comme a la savane. Avec un seul arbre en son centre. Nourriture/Eau: Aucune eau, et seulement un seul fruit exotique pendant à l'arbre, qui est très visible. Cet arbre n'a qu'un seul et unique fruit, c'est celui-là. Conditions: Il fait relativement chaud entre 35 et 30 degrés celsius
Vos ennemis: Sherlyn Gordon et Néo P. Karlson
Cordialement, Blake Klaus, creator.
Invité
Sujet: Re: Battle Round 1 Sam 18 Mai - 13:52
La peur au ventre. La peur dans l'âme, je traversai ces couloirs sombres. Était-ce maintenant ? L'heure demeurait-elle à présent là ? Quoi qu'il en soit, tout de suite ou dans quelques jours, ce n'était point différent. Je haïssais ces jeux ; de tout mon être. Mais pourtant, aujourd'hui, je me devrais d'enlever la vie, pour sauver la mienne. C'était ce que je comptais faire. Ce que je comptais faire jusqu'à la fin. Et vivre avec cela, durant toute ma misérable existence. Peut-être devrais-je en finir maintenant, tout de suite ? Peut-être, avais-je tort d'espérer ? L'espoir. L'espoir demeurait l'arme des faibles. L'espoir demeurerait mon seul et unique bourreau. La chaleur était ardente, dans cet endroit. Tellement, que la fièvre me montait. Mais cela ne demeurait sans aucune importance, après tout. Je ne pus m'empêcher d'esquisser un sourire amer, en détaillant dans quel habillement je demeurais accoutumée. Décidément, le Capitole ne manquait nullement de créativité, lorsqu'il s'agissait de nous humilier. Ces vêtements étaient une honte, et tout Panem devait à présent se foutre de nous ; je voulais mourir. L'air devenait de plus en plus irrespirable, de plus en plus chaud ; j'étouffais. Il fallait à tout prix que je quitte ces lieux ; il en valait de ma survie. Sans savoir où celle-ci me mènerait, je me décidai à rejoindre une autre pièce, poussant une porte au hasard. Je m'y engouffrai, et constatai que l'air demeurait beaucoup plus paisible. Mon cœur battait à tout rompre, et je tenais ma hache fermement ; nous n'étions jamais trop prudents.
Ne voyant rien à l'horizon, je me décidai à respirer un court instant, pour regarder le contenu de mon sac. Pour dire vrai, j'étais on ne peut plus heureuse de ma pioche ; la hache jouerait probablement à mon avantage lors de ces jeux. Dans le sac, je pus y apercevoir deux BN, une bouteille d'eau, et une fourchette. Autant vous dire, que je n'allais probablement pas aller loin avec ça. La seule chose qui pourrait réellement m'aider, demeurait l'aide des sponsors ; mais je ne pensais point être la favorite de qui-que ce soit. Tous les tributs étaient tous aussi remarquables les uns que les autres, je ne pensais nullement être avantagée, de ce côté là. Décidant de ne rien user pour le moment, ayant eu un petit déjeuner copieux, je me décidai à reprendre ma route, le plus lentement possible. Pour dire vrai, je n'avais nullement hâte de découvrir qui serait mon ennemi. Qui je me devrais de tuer. La bataille allait être rude. La bataille allait être sanguinaire. J'appréhendais, mais je m'interdisais de faillir ; je n'avais pas le droit. Au loin, je pus découvrir une seconde porte ; c'était probablement là que la fête allait débuter. Replaçant correctement mon sac sur mon dos, je me dirigeai vers celle-ci ; mon cœur battait douloureusement dans ma poitrine.
Tenant toujours fermement mon arme, j'ouvris la porte maudite. Cette porte qui cacherait mon peut-être futur bourreau. Le décor était des plus différents. Mais la température demeurait de nouveau étouffante ; la peur s'y mêlait, probablement. La porte se referma derrière moi, dans un claquement sourd, et je me retournai instinctivement vers celle-ci ; j'étais prise au piège. Des champs, des champs à perte de vue ; il n'y avait que ça. Au milieu, trônait un arbre, dans lequel demeurait un fruit orphelin ; le pauvre, il faisait pitié. Ce fruit, demeurait probablement le trophée de la victoire, pour celui qui gagnerait ce combat ; ils étaient décidément hilarants. Perdue un instant, je relevai cependant le visage, à l'entente d'une autre porte claquer ; c'était lui. Je m'approchai lentement de mon adversaire, fronçant légèrement les sourcils, pour voir de qui il s'agissait. Ce n'était autre que Néo, mon ancien allié. Quelle ironie du sort, vous direz-vous ? La vie avait décidément faite l'école du cirque. « J'aurais aimé te revoir dans d'autres circonstances. » Commençais-je, un sourire ironique sur le visage. La situation n'avait rien de risible ; aucunement. Mais je me devais de lui montrer que je ne demeurais pas impressionnée, que je n'allais faire de lui qu'une bouchée ; ce qui allait être le cas. Face à lui, le toisant du regard, avec un mépris non dissimulé, je ne cillai pas. « Mais pour l'heure, cher ami... » Ce fut avec une rage non dissimulée, une rage dont je ne me pensais pas capable, que je brandis ma hache vers l'ennemi et jeta un énorme coup vers sa jambe. Tellement fort, qu'on aurait dit que je voulais la lui couper entièrement. Puis je la relevai, la tenant fermement face à moi. Il allait mourir ; elle se le jurait.
Dernière édition par Sherlyn Gordon le Lun 20 Mai - 7:20, édité 1 fois
Invité
Sujet: Re: Battle Round 1 Dim 19 Mai - 20:43
Invité
Sujet: Re: Battle Round 1 Lun 20 Mai - 9:21
Je détestais la tournure que prenaient les événements. Je détestais ce que j'étais en train de faire. Mais pourtant, je me devrais de continuer, jusqu'à la mort. Bien qu'il n'ait point d'arme, le jeune homme n'en demeurait pas moins redoutable. Bien que nous ayons tous les deux suivi le même entraînement, dans nos districts respectifs, il n'en demeurait pas moins un danger pour moi. C'était donc pour cela, que je me devais d'en finir, le plus rapidement possible. Ce fut moi qui démarrai le début des hostilités, lançant la première attaque ; nous n'allions pas tergiverser des heures, après tout. Je m'étonnais à ne point avoir peur. Je m'étonnais à ne point redouter. La mort ne me faisait plus cet effet destructeur, qu'elle me faisait d'antan ; j'étais apaisée. Sans aucune surprise, le jeune homme arriva à déjouer mes desseins, esquivant le coup de hache que je venais de faire. Cette partie n'était pas gagnée d'avance, je l'avais su au moment où je l'avais découvert face à cette porte. Pour dire vrai, je n'en attendais pas moins de lui ; il était tout simplement remarquable. Les téléspectateurs devaient probablement s'amuser du spectacle ; ça les excitait, probablement. Néo ne perdit point de temps et lança, à son tour, une attaque, en me fonçant littéralement dessus. Je n'eus d'autres choix que de tomber de tout mon long sur le sol ; lui, étant à mon amont. Dire que – dans d'autres circonstances – cette position ne m'aurait en aucun cas dérangée ; la vie était une salope ironique.
Mais en ce moment, il me faisait presque de la peine avec sa fourchette, et je lui aurais bien volontiers ris au nez, si la situation s'y prêtait. Le moment n'avait rien de drôle ; c'était triste à pleurer. Il réussit tout de même à me faire mal, avec cet ustensile, mais la douleur ne demeurait pas insoutenable. Maintenant, je me devais de réfléchir à toute vitesse. Je me devais de reprendre le dessus sur lui ; sinon j'étais cuite. Je me rappelai soudainement d'une technique que mon père m'avait apprise, quand j'étais enfant. Ni une, ni deux, je me décidai à le prendre par surprise, en lui administrant un coup de coude violent au visage ; visant l’œil. Profitant de l'instant, je réussis à m'échapper – non sans mal – de son emprise. J'allais lui montrer ce qui se passait, lorsqu'on osait se frotter à moi. À quoi devait penser ma famille en cet instant ? Comment réagissaient-ils, face au monstre en lequel je m'étais transformée ? Je ne me reconnaissais plus. Je ne m'étais point connue aussi hargneuse. Assoiffée de victoire. Dans le fond, la gloire éternelle je m'en foutais. La seule chose qui comptait pour moi, demeurait la vie. Cette vie que j'avais reniée, que j'avais tant insultée, je me rendais compte que je l'aimais.
Je tenais ma hache fermement. Cette arme que je n'avais pas lâché, malgré la pression de sa misérable fourchette ; j'en garderai tout de même une trace, pendant de longues semaines. Aussitôt levée, et espérant qu'il n'ait point eu le temps de se redresser, je me mis à donner plusieurs coups de haches en sa direction. Une fois vers son bras gauche, une fois vers son bras droit. Une fois vers son crâne. Inlassablement. Je brandissais mon arme vers l'adolescent. Hargneusement. J'étais prête à l'assassiner. Mes coups étaient tous aussi violents les uns que les autres. Tous coordonnés, tous parfaitement exécutés. Peu-importe où il allait, je le suivais. Mais je restai tout de même à une distance raisonnable ; je savais qu'il convoitait ma hache. Il ne pourrait point esquiver indéfiniment, je demeurais infatigable. Peut-être avais-je tort de m'accrocher à ce point au monde ? Peut-être avais-je tort de me raccrocher autant à la vie ? Si j'en venais à gagner ces jeux, comment pourrais-je me regarder dans une glace, par la suite ? De toute évidence, la gloire demeurerait amère ; morbide. La victime meurt face à un assassin. L'assassin, lui, meurt face au monde entier. Dans le fond, personne ne survit aux Hunger Games ; personne.
Invité
Sujet: Re: Battle Round 1 Lun 20 Mai - 10:48
Invité
Sujet: Re: Battle Round 1 Lun 20 Mai - 13:55
Ce combat devenait du délire ; du pur délire. Je le traquais, comme s'il demeurait une bête. Comme s'il demeurait un monstre, qu'elle se devait à tout prix d'abattre. En trans. J'étais devenue complètement cinglée. Il était fou, à quel point l'on pouvait changer. À quel point l'on pouvait lutter, pour notre propre survie. À quel point nous pouvions abandonner toute valeur, lorsqu'il s'agissait de sauver notre personne. L'humain était d'un pathétique à couper le souffle ; j'avais honte de moi, de ma nature. La honte. C'était la seule chose qui me raccrochait à mon humanité. C'était ce qui me raccrochait au monde, et ne me faisait point sombrer dans la folie ; la démence. Pour finir, lors de ces jeux, moi seule, serait mon pire ennemi. Moi qui m'étais toujours jurée. Moi qui m'étais toujours jurée, de ne jamais me perdre en chemin. De ne jamais aller au delà de mes principes. J'étais en train de faire tout ce contre quoi je m'étais battue toute ma vie ; quel beau résultat. Je ne voulais pas le tuer. Je ne voulais pas le tuer, mais pourtant je devais le faire. J'avais réussi à l'atteindre deux fois. Deux fois, au bras gauche. Il était sacrément amoché, et s'il essayait encore de résister, cela ne serait hélas que le début. À ma plus grande surprise, Néo s'arrêta contre un arbre. Qu'essayait-il de faire ? Souhaitait-il y grimper ? Je ne comprenais pas. Mais quelque chose me disait, que je n'allais sûrement pas tarder à savoir ce qu'il avait en tête. Je ne renouvelai mes efforts à plusieurs reprises, mais celui-ci réussit à esquiver mes attaques. Mais comme je le disais tout à l'heure, il finirait tôt ou tard par se fatiguer. Il me prit par surprise, en me mettant un violent coup de poing dans le ventre. Tellement violent, que j'en eus le souffle coupé. Je me pliai légèrement de douleur, mais aucun son ne sortit de ma bouche ; aucun. Jamais il n'aurait le bénéfice de me voir souffrir. Aucune émotion. Aucun sentiment. Il ne verrait rien. Je me le jurais. Me décidant à passer aux choses sérieuses, et avec une rage non dissimulée, je me ruai sur le jeune homme. Au diable les roses et les violettes, ce qui comptait à présent, c'était l’efficacité. De toutes mes forces. De toute ma hargne. Je le poussai contre l'arbre, violemment. Je plaçai le manche de ma hache sur son cou, posant mes mains dans les deux extrémités, dans le but de l'étrangler. J'augmentai de plus en plus la pression contre sa gorge. M'appuyant sur sa blessure au bras, au cas où il souhaitait se débattre. Comme si cela ne demeurait guère suffisant, je me décidai à lui foutre un coup de genou violent entre ses deux jambes, essayant de l'affaiblir davantage. On compare parfois la cruauté de l'homme, à celle des fauves. C'est faire injure à ces derniers.
Invité
Sujet: Re: Battle Round 1 Lun 20 Mai - 19:17
Invité
Sujet: Re: Battle Round 1 Lun 20 Mai - 21:47
Plus rien. Je ne ressentais plus rien. Ni haine, ni tristesse. Ni scrupule, ni humanité. C'était comme si je demeurais spectatrice de ma vie. Comme si j'étais possédée ; ce n'était plus moi. Une fois que tout cela serait terminé. Une fois que le combat serait achevé. Si j'en venais à le remporter. La descente serait des plus destructrices ; elle me dévasterait. Pourrais-je vivre avec cette honte ? Pourrais-je vivre avec cette mort, sur la conscience ? Comment le pourrais-je ? De toute évidence, je n'y arriverai pas ; jamais. Peut-être valait-il mieux que je lui donne mon arme, après tout. Peut-être, devrais-je le laisser m'achever ? Cette victoire semblait avoir plus de valeur pour lui, qu'elle en avait pour moi. Ce fut pourtant sans aucune pitié, que je continuai de le souiller. Sans scrupules, que je continuai de le malmener. Un enfant. Ce n'était qu'un enfant, même s'il demeurait plus vieux que moi. Hier encore, je me rappelais encore l'avoir vu sourire à cette vie. Hier encore, l'espoir demeurait toujours dans son cœur. Hier encore, j'ignorais que j'allais être son bourreau. Néo se décida à lancer une autre attaque avec sa fourchette, visant cette fois mon œil. D'un vif réflexe, je tournai mon visage, et celle-ci atterrit sur ma joue. De toute ma vie, je n'avais probablement jamais rencontré quelqu'un comme lui ; c'était un battant. Je l'avais pourtant affaibli, sa respiration demeurait anormale. Dire qu'ils auraient pu être amis, s'ils s'étaient tous les deux rencontrés dans d'autres circonstances ; c'était tellement triste. Son regard semblait aussi dur que le mien, aussi froid. Ces jeux changeaient même notre façon d'être. Tant notre goût prononcé pour la cruauté surgissait d'un coup, sans crier gare. Je voulais hurler. Je voulais pleurer. Pourtant, je ne lâchai pas mon emprise, malgré cette douleur lancinante. Le sang coulait, c'était le Capitole qui devait être content. Il finit par me faucher la jambe, et je n'eus d'autres choix que de tomber sur les fesses, face à un jeune homme qui avait perdu toute force. « C'est dommage, que tu en sois ...arrivé à ça. Tu as presque ...oublié ton humanité. Mais vas-y ... tue moi. Mais n'oublie jamais ce que tu auras ressenti. N'oublie pas ... cette hargne avec laquelle tu m'a tué. N'oublie pas ce que tu vas faire. Et ... Je te souhaite de vivre ... Avec ça » Je restai figé. Je ne l'avais point coupé. Je pensais, que je lui devais au moins ça, après ce que je venais de faire ; après ce que j'allais faire. Une larme tomba, sans que je ne puisse la rattraper ; la traîtresse. Je ne voulais pas faire ça. Je ne voulais pas. Mais pourtant, je me le devais. Vivement, je me décidai à me relevai. Ainsi soit-il. Je m'approchai de lui. Je m'approchai de celui qui demeurait mon ennemi, et lui administrai un coup violent au niveau de son ventre. Dans l'hypothèse où cela le toucherait, sa mort serait rapide. « De la honte. Du mépris envers moi-même. L'impression de s'être perdue, à jamais. Je vais vivre avec cela. J'agoniserai jusqu'à ma véritable mort. Je te le promets » Qu'il s'en aille.
Invité
Sujet: Re: Battle Round 1 Mar 21 Mai - 8:02
Invité
Sujet: Re: Battle Round 1 Mar 21 Mai - 12:17
Un silence assourdissant. Un silence de mort régnait dans l'arène. Ce fut seulement au coup de canon, que je réalisai ce que je venais de faire. Ce fut seulement au coup de canon, que je réalisai que je l'avais tué. Je me sentais tellement mal. Je me sentais si sale. Salie par la cruauté. Salie par la soumission. Moi qui avais toujours dit que je ne me plierai jamais aux convenances, que je demeurais libre dans mon esprit ; voilà que je venais d'ôter la vie, à leur demande. Je m'étais pliée à leur volonté, avec une facilité déconcertante, et dans le fond, je ne valais sûrement pas mieux qu'eux. Je regardai son corps sur le sol ; inerte. La lumière s'était à présent éteinte de tout son être, mais il semblait des plus apaisés ; enfin. Je n'en éprouvais aucune joie. Je n'en éprouvais aucune fierté ; seulement une profonde tristesse, une profonde désolation. Je me risquai à m'approcher de son corps. Je me risquai à me mettre à genoux, face à Néo, étendu sur le sol ; j'étais revenue à moi. Je me rendais compte du mal que je venais d'engendrer. Je me rendais compte de l'acte que j'avais commis. Je me rappellerai à jamais des paroles qu'il avait dites, avant de mourir. Il avait raison. Je n'étais qu'un piètre pantin du destin. Qu'un pauvre jouet du Capitole. Je m'étais changée en monstre, pour sauver ma propre vie. Mais quelle vie ? Était-ce cela la vie ? Ce souvenir funèbre resterait en moi, jusqu'à la fin de mes jours. Il me hanterait. Me tuerait à petit feu. La torture avait déjà commencé ; ma mort semblait proche. Je le contemplai, le regard vide. Je semblais anesthésiée, mais pourtant les larmes coulaient ; je ne les sentais pourtant pas. Mes doigts fermèrent ses paupières, dans un mouvement lent, tremblant. « Puisses-tu enfin trouver la paix. » Ma voix ne demeurait qu'un souffle inaudible. À la merci de tous. Son corps demeurait à la merci de tous. Je ne savais même s'il allait être emmené, ou s'il allait rester ici, jusqu'à la fin des jeux. Ne pouvant me résigner à le laisser, je me décidai à le transporter de l'autre côté du champ, le plus loin possible des portes. Je ne savais point s'il serait vu des caméras, là où je l'emmenai, mais dans ces conditions, je ne pourrais point faire mieux. Il était plus lourd que moi, je peinais à le traîner, mais je le faisais, le plus doucement possible.
Ceci demeurant fait, je le reposai dans sa position initiale, mais posant cette fois ses mains sur ses abdomens, comme le ferait tout bon chrétien. Je ne savais même pas s'il demeurait croyant. Je ne savais même pas, s'il avait un jour posé ses espoirs, sur les bancs d'église ; je n'en savais rien. Ici, l'on nous donnait simplement le nom de notre district, le reste n'avait point d'importance ; qu'il repose en paix, qu'il soit heureux désormais. N'en pouvant plus de ce spectacle morbide. N'en pouvant plus de contempler le fruit de mon ignorance, de ma monstruosité, je me décidai enfin à tourner les talons. Sa famille devait me haïr. Sa famille devait me mépriser. Il n'y avait pas que Néo que j'avais détruit. Il n'y avait pas que Néo que j'avais assassiné, mais toute une famille. Le cœur lourd. Le cœur en miettes. Je retournai dans la zone de combat, me dirigeant vers le sac posé sur le sol ; c'était le sien. Je l'ouvris, et m'emparai de ses biscuits et de sa réserve d'eau ; ça ne lui servirait plus. Il fallait que je me referme. Je me devais d'abandonner les scrupules, ma faiblesse ; ce qui était fait, était fait, et je me devais désormais de vivre avec cela. Replaçant mon sac sur le dos, je levai mon regard vers ce fruit maudit, accroché à l'arbre, et un sourire amer se dessina sur mon visage. Je me décidai à grimper, et le décrochai. Au lieu de le mettre dans mon sac, je le posai sur le sol, et l'écrasai avec une hargne non dissimulée, afin de l’exposer. Voilà ce que j'en faisais, du fruit de leur victoire ; qu'ils aillent se faire foutre. Je finis par m'asseoir contre l'arbre, et y adossai ma tête. Jamais je n'oublierai ce cauchemar ; jamais je ne le pourrais. Je bus une gorgée d'eau de ma bouteille, mangeai l'un de mes biscuits, bien que j'eus l'estomac noué. Puis, je m'endormis d'épuisement.