DOSSIER DU TRIBUT

Histoire & Personnalité

Marius Prince est le fils illégitime d'un pacificateur. Si ce dernier ne l'a jamais officiellement reconnu, il a tout de même tenu à ce que sa progéniture ne manque de rien. Marius ne connaît donc pas la faim, ni la précarité, et a même reçu quelques rudiments d'un entraînement de pacificateur, puisque son père a pour but de lui faire intégrer le corps armé.

A cause de la relation adultère dont il est issu, la population du district l'a toujours stigmatisé, lui et surtout sa mère. Il passe la plupart des insultes qui lui sont adressées (quoique de moins en moins), mais il ne supporte pas qu'on s'en prenne à celle qui lui a donné la vie, et n'hésite pas à sortir les poings pour se faire respecter. Sanguin, colérique, costaud et acharné, Marius n'a pas manqué d'imposer sa loi pour qu'on leur foute la paix. Malheureusement, il a aussi entériné toutes ses chances de rejoindre le corps armé des pacificateurs : personne ne veut d'un fauteur de trouble, d'un élément instable, dans ses rangs. Par défaut, il devient bûcheron.

Plus tard, sa mère tombe gravement malade. Pour ses derniers jours, elle veut du calme et de la sérénité. Ce qu'il lui offre en l'emmenant en forêt, où il construit, avec l'aide d'un ami menuisier, une petite bicoque qui les accueillera désormais. Elle meurt six mois plus tard. Six mois où il déclenchera plus de rixes et de provocations qu'en six ans.

On a d'ailleurs dû envoyer deux pacificateurs pour le traîner sur l'estrade, quand son nom est sorti de l'urne. Il ne veut pas mourir. Il se pensait même inatteignable, du fait de la position de son père. Faux. Tout le monde meurt un jour. Il espère seulement que ça ne sera pas bientôt.  

ENTRETIEN DEVANT LES JUGES

May the odds be in your favor

Tout le long de l'attente, Marius laisse transparaître son magnifique sourire de beauf. Il est tenté de se moquer de la plupart des tributs, mais la présence de pacificateurs le dissuade de jouer les guignols. Alors il se contente de ça. De ses magnifiques dents blanches et de sa confiance méprisante. Ça suffit, il suppose. Car son gabarit impose assez pour faire peur à la majorité des tributs.

Quand son nom est prononcé à travers les hauts-parleurs, il traverse promptement les portes, la mine sombre et le pas déterminé. Il a bien l'intention de montrer à tous ces pecnots que c'est lui, le plus fort, que c'est lui, l'adversaire à faire tomber. Il a bien l'intention de montrer qu'il vaut aussi bien que ces carrières, il a bien l'intention de leur faire peur. Ce sont des capitoliens, des grands fragiles aux coupes excentriques... Ils ne doivent pas être si difficiles à impressionner. A charmer. Son physique a toujours été un avantage, il le sait et il s'en sert. Parce que sa vie est en jeu, et qu'il n'a pas le temps pour la modestie. S'il doit mourir dans cette arène, alors il mourra fier et sans regrets.

Sous les yeux des juges, il décoche un sourire charmeur et se présente en effectuant une petite courbette. La majorité de l'auditoire féminin lui accorde déjà toute son attention, et persuade quelques hommes d'en faire de même. Peut-être qu'il vaut quelque chose, le gamin du sept, cette année.

Marius finit par attraper deux haches (une dans chaque main) sur le stand. Il les fait tournoyer un instant, jongle, aussi. C'est qu'il sait amuser la galerie, mettre en haleine. Sans crier gare, il décoche une hache vers la rangée de mannequins. La lame défonce le bois et traverse deux pantins avant de quasiment en décapiter un troisième. Le bruit est sourd, la surprise totale. Certains juges ont l'air de retenir leur souffle, et Marius s'en satisfait pleinement, car voila que plus personne ne l'ignore. Il continue le show en lançant l'autre pour qu'elle se fiche en haut du plus grand des murs d'escalade. Immédiatement, il se lance sur les prises, et s'y meut avec une aise déconcertante. Il ne lui faut pas longtemps pour atteindre le sommet, et donc la hache. D'une main, il empoigne le manche et envoie son arme dans le premier mannequin que ses yeux trouvent. En plein dans l'estomac. 

Un énième sourire, une pirouette qui fait presque croire qu'il peut tomber, et il redescend pour saluer les juges.

« Prince, n'oubliez surtout pas ce nom mesdames et messieurs. Car vous le reverrez. »

Et il s'en va. Sur son chemin du retour, il adresse un clin d’œil à toutes les nanas restantes qu'il croise.   

Félicitations mon colibri !

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