L'alcool et la dépression font toujours un bon mélange. ¤ Janalex.

Nous en étions à la neuvième édition. Ma cinquième en tant que mentor. Cette année, le tribut me tapait sur les nerfs au plus haut point. Hautain, frais chier, il m’énerve. C’était le frère de la folle psychopathe, Tyler. J’espère sincèrement qu’il crève rapidement, il n’a pas d’avenir et c’est un con. Dorénavant, jamais je ne m’attacherai encore à un tribut de mon district, jamais! Manque plus que quelqu’un de cher à mon cœur se fasse piger. Enfin, il n’y a pas beaucoup de personnes qui m’aime, au district. Sauf Minchen, le petit frère que Kyle avait toujours rêvé d’avoir, mais qu’il n’a seulement eu qu’après sa mort. Enfin, il n’était pas encore à l’étape d’être pigé, mais dans deux ans, ça le sera. Si jamais il est pigé… je ne… sais pas ce que je vais faire. Vraiment pas. Mais bon, n’y pensons pas, car après tout, ça ne risque pas d’arriver! Toujours être positif.

En fait, j’emmerde le Capitole, car c’est à cause d’eux que je dois maintenant prendre des pilules anti-dépression et avoir un rendez-vous chez la psychologue chaque semaine. Non, je ne me noie pas dans l’alcool comme Nathan, ou Jan. Et je ne suis pas amnésique comme Kyr. Je ne suis pas faible comme June, je ne suis pas un véritable connard qui fait chier tout le monde et qu’on emmerde tous chaque jours de notre existence comme Grant. Je suis un dépressif qui doit aller parler à un espèce de connard du Capitole. Enfin bref, tout ça à cause des foutus Hunger Games à la con. J’en ai marre, vraiment. Mais il faut tenir, montrer l’exemple. Sinon nos familles seront décimées. Enfin, c’est pas comme si j’avais une grosse famille, mais bon. Mes parents, j’les déteste, mais mon frère. Je l’aime comme un fou, car c’est le seul qui est capable de me supporter, maintenant. C’est le seul autorisé dans le village des vainqueurs. Enfin bref, si jamais il était pigé, j’espérais de tout cœur que quelqu’un se porte volontaire à sa place… Mais tout d’un coup, je fonça dans quelqu’un, quelques secondes plus tard, je me rendis compte que c’était Jan. Le gars du Neuf. C’est sa foutu tribut qui a tué Maxine. Mais bon, l’an dernier, on avait eu la chance de mieux se connaître, donc maintenant, ça allait. «Dé…désolé, Jan.» dis-je d’un ton un peu sonné. «J’te paye une bouteille pour la cause?»

Lorsque mes yeux s'ouvrent, un plafond me fait face. Enfin. Je suis étendu, donc bon. Je me relève, en m'appuyant sur les bords de la baignoire dans laquelle je m'étais endormi hier. Ou c'était ce matin? Je... je sais pas. En me levant, j'heurte une bouteille, en la faisant tomber. Le bruit de l'objet se fracassant au sol ressemble à celui d'une tempête, tellement il est fort. J'étais censé entraîner mon tribut, H... Heaven, celle qui me tape sur le système. Mais après la première fois, j'ai renoncé. Là, on est au deuxième jour dans l'arène, il me semble. Si ça se trouve elle est déjà morte. Ça ne m'étonnerait pas. Et ça ne me dérangerait pas non plus. Je marche jusqu'à la télé, en l'allumant. Les visages des présentateurs télé du Capitole sont toujours aussi moches. Ils parlent... des Jeux. Des morts plus précisément. Et le visage de Heaven s'affiche sur l'écran, avec le visage du garçon du Dix. Une sourire illumine mon visage. Ce n'est pas aujourd'hui que moi et June allons prendre notre retraite. Oh que non.

Je sors de la salle de bain, avant de rentrer dans mon appartement. Eh ouais, j'avais droit à un appartement luxueux rien que pour moi pendant mon séjour au Capitole. Le côté positif, c'est que je pouvais marcher à poil dedans, étant donné que personne l'utilisait. Marcher le pénis en l'air, tellement bien. Bon, okay, j'arrête. J'ouvre l'armoire, avant de prendre des vêtements. Les premiers qui tombent. Enfin, presque. Je ne suis pas assez ivre pour m'habiller comme un des idiots du Cacaprout. Du coup, je prends les premiers qui peuvent me donner l'air d'une personne normale. Enfin, comme d'habitude quoi. Ensuite, je descends dans le hall, prêt pour... faire quelque chose. Je ne sais pas vraiment quoi, mais quelque chose. Jusqu'à que je rentre dans quelqu'un. J'allais insulter ce quelqu'un, avant de me rendre compte que c'était Alex. Le mentor du Trois. Certes, l'année dernière, il a failli me crever un œil, tout comme j'ai failli lui casser la mâchoire, mais là, ça allait vachement mieux. «Dé... désolé, Jan.» «Ah, t'as pas à t'excuser, sérieux.» Pourquoi s'excuser d'avoir pas vu quelqu'un? «J'te paye une bouteille pour la cause?» Sa proposition m'arrache un rire. «Avec plaisir!» Je commence à marcher à côté de lui, avant de mettre un bras sur son épaule. «Sinon, comment va ton frère?»