ENTRETIEN DEVANT LES JUGES

May the odds be in your favor

Oui, c'est le jour. C'est le jour, et tu dois y passer. Tu n'as aucune envie d'y aller ; aucune. Mais pourtant t'es là, droite comme un piquet, attendant d'entrer dans cette putain de salle d'attente. Tu ne regardes personne, perdue dans tes pensées. Tout le monde pourrait croire que t'es en train de gamberger sur comment tu vas bien pouvoir assurer. Mais le fait est que, t'en as complètement rien à foutre. C'est un mauvais moment à passer, et tu sais que tu vas faire ce que tu sais faire de mieux ; improviser. De toute façon, ce n'est pas comme si t'étais une guerrière avérée, et ils savent tous pertinemment, qu'en tant que fille du 12, tu ne feras certainement pas de miracle. Oui, tout comme tes congénères des districts défavorisés, t'es destinée à crever en première ; tu t'y es faites.

Les gamins passe un par un, et toi t'attends. Ouais t'attends, parce-que t'es la dernière à passer. Le meilleur pour la fin, n'est-ce-pas ? Mais bordel, même toi tu n'en n'es pas convaincue. Tu inspires bien fort, et lorsqu'un garde vient te chercher, tu te lèves, incertaine.
Tu le suis jusqu'à la salle des juges, et lorsque tu te trouves en face de la porte, tu la pousses de manière nonchalante. S'ils pensent sincèrement que tu vas flatter leur ego de courbettes, ils peuvent se la foutre bien profondément dans cu...l'oreille ; pour ne pas être vulgaire.
Essayant de rassembler le peu de sérieux qu'il te reste encore en réserve, tu regardes autour de toi, les sourcils froncés.
Tu vois au loin toute une panoplie de couteaux, mais t'oublie rapidement ; t'es une merde avec les armes blanches.
Tu vois le stand de survie, et tu te dis que ça pourrait peut-être le faire, mais tu n'as pas envie de passer pour une connasse de hippie.

Ton regard s'arrête sur le stand de tir à l'arc, et sans te poser plus de questions, tu te diriges vers celui-ci. Tu n'as même pas pris la peine de te présenter, parce-que tu présumes qu'ils savent lire ; enfin...t'as un doute, mais qu'ils se démerdent. Tu t'empares de l'arc, de quelques flèches, puis tu allumes la machine simulatrice d'attaques virtuelles. Tu prends une grande inspiration, et lorsque le premier attaque, tu lui lances une flèche en pleine tête, te laissant ensuite guider, consciente que t'as peut-être été un peu trop ambitieuse. Tu manques quelques cibles, mais tu arrives à bout de la plupart. C'est à ce moment précis que tu bénie tous les saints d'avoir eu un frère qui t'a appris tout ce que tu sais à présent. Bien que ça ne te sauvera pas, tu pourras au moins crever avec classe.
Une fois la démonstration terminée, tu te barres comme t'es venue, heureuse que cette corvée soit terminée.